Depuis des années, la Tunisie fait face à de graves épisodes de sécheresse allant jusqu’à menacer sa sécurité hydrique. Comme de nombreux pays dans le monde, le pays est en quête de réponses efficaces à donner à l’une des plus graves crises du XXIe siècle. Comment réagit-il face à ce péril ? Que fait-il pour apaiser la hantise des pénuries d’eau ?
Le manque chronique de pluies et le spectre de la sécheresse qui plane suscitent de plus en plus l’intérêt des pouvoirs publics qui tentent d’anticiper les risques. L’on annonce depuis des mois une tendance baissière du niveau de remplissage des barrages (31 %). L’heure est à l’économie de l’eau.
Comment vaincre le stress hydrique ? Un plan d’urgence pour l’eau doit être dicté d’ici la fin de l’année. Les projets qui étaient à l’arrêt sur ce front doivent être relancés, dont les stations de dessalement de l’eau de mer, lesquelles sont appelées à alimenter en eau potable.
Des ministères sont par ailleurs mobilisés pour mettre en œuvre cette opération d’économie d’eau. Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a décidé, fin de la semaine dernière, d’interdire provisoirement certains usages de l’eau et d’imposer un système de rationnement conjoncturel afin de faire face à la pénurie hydrique actuelle dans le pays. Ces mesures de restriction resteront en vigueur jusqu’au mois de septembre 2023.
Il sera ainsi interdit d’utiliser l’eau potable distribuée par les réseaux de la Société nationale d’exploitation et de distribution des Eaux (Sonede) à des fins agricoles, d’irrigation, de nettoyage des espaces publics et de lavage de voitures. Le ministère a, par ailleurs, fait savoir qu’un système de quotas conjoncturel sera mis en place au niveau de l’approvisionnement en eau potable de la part de la Sonede pour tous les utilisateurs.
Sur le tableau de bord hydrologique de la Tunisie, les voyants ont viré au rouge. En l’espace de quelques mois, l’alimentation en eau potable s’est vue très sérieusement perturbée. Des risques planent à l’horizon si aucune mesure ferme n’est engagée par les plus hautes autorités du pays pour rattraper le déficit en eau, qui ne cesse de grandir.
Des investissements d’urgence doivent être alloués dans le but d’éviter une catastrophe à court terme. Mais cela ne suffira pas pour protéger la population contre un phénomène inéluctable. Une stratégie, digne de ce nom, est essentielle.
Des solutions s’offrent aussi à la Tunisie dont le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées. Des options viables et efficaces mais dont le coût est trop élevé. Il fallait donc réviser la stratégie et recentrer les priorités vers le dessalement de l’eau de mer. C’est la première grande option à retenir et le seul recours pour couvrir les besoins en eau potable à travers le pays. Le gouvernement doit aussi s’attaquer au chantier des eaux usées. C’est une autre option pour s’éloigner du stress hydrique. Ces eaux serviront d’appoint notamment pour l’agriculture et l’industrie.